Baracoa - Guantanamo - Santiago de Cuba

Mardi 1 janvier 2013
Le ciel est un peu plus clair, mais está lloviendo (il pleut toujours) !
Nous déjeunons en compagnie de Roos et Cor qui nous avouent ne plus être sorti la veille au soir pour les 12 coups de minuit.  Au menu, outre le petit déjeuner habituel: œufs, jambon, fromage, tomates, pain, café, nous recevons du cacao, obligé puisque nous sommes dans une région produisant un très bon chocolat.

Ils quittent Baracoa ce matin direction Bayamo … ils craignaient pour la distance, mais sachant qu’on a fait le même trajet sans difficulté en à peu près 6 heures, ils se disent que ça devrait être possible. Mais Roos fait la moue, elle est plus que sceptique car Cor roule plutôt lentement et à tendance à s'arrêter régulièrement.
Une bonne heure et deux grosses averses plus tard, on papote toujours … il est déjà 10 heures passé. Baracoa est considérée comme une des plus belles destinations de Cuba, mais sous la pluie ce n’est pas fun. Nous sommes incertain, faut-il rester au risque de passer une journée de plus sous les abris, ou reprendre la route? Dans l'incertitude, nous libérons la chambre avant de partir nous balader sous une pluie fine.

On s’arrête à la casa del Chocolate. Une jeune fille nous propose une visite guidée. Elle nous explique toutes les étapes depuis la cueillette des fèves jusqu’à la fabrication du chocolat. Elle est à l’image de tous les cubains rencontrés jusqu’ici, blagueuse et fière de son pays.   

Elle essaye, en vain, de nous convaincre, nous belge, que le chocolat de Baracoa est le meilleur du monde. Elle est géniale. Lorsqu’elle apprend que nous venons de Belgique, elle pointe toute fière une vitrine au fond de la salle renfermant des moules offerts par l’ambassadeur de Belgique.  

Nous dégustons un petit échantillon de pralines, sept pralines pour 4,20 CUC punaise! … autant dire que nous avons pris notre temps.
Dehors il pleut toujours. On se dépêche pour prendre quelques photos car à force d’attendre une hypothétique éclaircie, nous n’avons pas un seul cliché des lieux.  
Le parque Central

 L'endroit ou nous avons passé la journée d'hier à l'abri de la pluie.




Nous nous dirigeons vers la côte, la mer est déchainée,  impossible de longer le Malecón, nous rentrons au pas de course … sous une pluie diluvienne.


le Malecón


On informe Noël que nous quittons la ville, c'est dommage mais nous n'avons pas le choix, nos jours sont comptés. 
Lucy à gauche et Noêl à droite, une bonne adresse.

Au sujet de Baracoa, le Lonely Planet écrit qu'il s'agit de la plus ancienne et la plus magique des villes cubaines. Ce n'est pas ce que nous retiendrons de cette ville, les éléments en ont décidés autrement.


Les Monts Cuchillas de Toa

La Farola, route en lacets serpentant le long de la côte méridionale.

Nous filons vers Santiago de Cuba via Guantanamo, une étape de 240 km que nous faisons en compagnie d’une famille cubaine qui rentre chez elle après avoir passé les fêtes parmi les leurs.

Dès les premiers lacets, la petite fille à un malaise, on s’arrête à deux reprises. Les parents avaient prévu le coup, ils ont prévu des sachets …



 Nous longeons la mer  lorsque nous voyons une voiture qui ne nous est pas inconnue garée le long de la route. Il s’agit de nos hollandais partis une heure et demie avant nous.
Roos nous dit alors : « now you know what I was talking about’ …  et voila Cor surgissant des fourrés.
 

 Il y a peu de chance qu’ils arrivent à Bayamo avant le couché du soleil.

 Guantamo (216.000 habitants) 
C'est la région la plus montagneuse du pays, mais également la plus chaude et la plus sèche. Base américaine, le nom Guantanamo devient tristement célèbre après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque le président Georges W. Bush autorise la CIA à faire de cette base un centre de détention pour accueillir les prisonniers capturés par les États-Unis dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. C'était en janvier 2002.




 Parque Marti flanqué d'une église.



Nous traversons Guantanamo et arrivons à Santiago de Cuba vers 17h30 accompagné d’un garçon qui prend son service à 19h00. Il est gardien de nuit.


Santiago de Cuba, la ville des héros.
(493.625 habitants)

Aucune chambre disponible à l’adresse qu’on nous a conseillée, mais comme d’habitude, le temps de boire un petit café, cette gentille dame nous trouve une chambre à deux pas de là.
Nous logeons chez  Maricelle et Luis Mariano, 25 CUC + 4 CUC pour le petit déjeuner. Nous sommes à 7 quadras de la place Céspedes, une dizaine de minutes à pied.

A peine les présentations faites, nous montons sur la terrasse d’ou Luis Mariano nous explique le passage de l’ouragan SANDY sur Santiago de Cuba le 24 octobre dernier à 23h30. Durant 6 heures il détruisit tout sur son passage, à 5h30 il quitta la ville pour continuer sa route vers Holguin.
L’envergure de la tornade était de plus de 70 km, sa vitesse 22 km/heure, le vent soufflait à 280 km/heure. Nous sommes sur la terrasse, il nous montre des éléments métalliques arraché, son toit reconstruit, les autres dégâts tout autour de la maison … il dit que finalement il s’en est bien sorti. Le gouvernement est intervenu à concurrence de 50% dans les travaux de reconstruction. 130.000 maisons furent touchées et plus de 15.000 totalement détruite. 300 000 personnes auraient été évacuées dans toute la région est du pays.
Luis Mariano est incollable sur l’histoire de son pays, nous parlons de la révolution et des personnages héroïques qui ont vu le jour à Santiago de Cuba.Des stèles posées sur les murs de plusieurs maisons rendent hommage aux héros et témoignent du courage de ces hommes tués en décembre 1956 lors du soulèvement populaire organisé par Frank País pour détourner l’attention des troupes de Batista dans le but de faciliter le débarquement des guérilleros arrivant à bord du Granma. Malheureusement, les choses ne se passèrent pas comme prévu et l’armée le leur fît payer cher.

Dans la soirée nous dinons en ville sur la plaza Dolores au Matamoros.
Nous faisons la connaissance d’un musicien, Jésus, il joue du violon pour les clients du restaurant. Cool, il se prépare en faisant ses gammes … nous sommes quasi les seuls dans le restaurant.
Il débute avec Carmen, nous croisons son regard, il sourit, quelques minutes plus tard il vient timidement vers nous. Il nous raconte sa passion pour la musique, son groupe avec lequel il a voyagé en France, il nous montre des photos, ses enfants, sa femme et puis nous parle de l’ouragan. Nous adorons la manière dont les cubains racontent leurs histoires. Ils l’a vivent intensément, marquent des temps d’arrêts, s’ensuit une gestuelle particulière, puis reprennent leur récit.  Nous sommes pendus à leurs lèvres.
Un autre personnage très attendrissant que l’on n’oubliera pas.