Santiago de Cuba

Mercredi 2 janvier 2013

7h30 et il fait déjà bien chaud, quelle différence par rapport à Baracoa situé à seulement 250 km! Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse, c'est génial, l'endroit est bien aéré.



Les rôles sont bien distribués, Maricelle s’occupe de la préparation tandis que Luis Mariano assure le service et plus. Le déjeuner est un véritable festin.
 
Ce matin nous avons droit à un exposé sur le rhum de Santiago de Cuba (ville d'origine du rhum). Le premier Rhum (Ron comme ils disent ici) était au départ fabriqué à Santiago de Cuba par l’entreprise Bacardi fondée par la famille du même nom, nous sommes en 1862. Après la révolution, Fidel Castro confisque tous les biens de la famille Bacardi qui décide de s’exiler pour survivre à la révolution. Le groupe Bacardí, toujours familial est aujourd’hui basé aux Bermudes. La marque est bannie de Cuba. Le Rhum sortant de l’ancienne fabrique Bacardi porte aujourd'hui le nom de Cuba Ron.
Fabrication: Après extraction du jus de la canneà sucre, on obtient une mélasse qui après un processus de fermentation est distillée pour faire grimper le taux d’alcool. Elle est ensuite entreposée dans des tonneaux en bois de roblès pour une durée de 1 à 100 ans. D’après Luis Mariano, ces tonneaux sont soumis à des petites oscillations pour permettre au le liquide de frotter la matière ce qui, au fil des années, lui donnera sa couleur et surtout son bouquet. La différence entre la Ron de Havane et celui de Santiago, dit-il, c’est qu’ici ce sont des oscillations naturelles (Santiago se situant dans une zone fortement sismique) tandis qu’ailleurs ce sont des oscillations mécaniques (à vérifier si nous avons l’occasion de visiter une fabrique ou un musée). Enfin, il nous parle des différents types de rhum: Carta Plata, Carta Oro (5 ans d’âge), Carta Blanca (3 ans d’âge), et  Añejo (7 années et plus). A noter, que Santiago de Cuba possède deux fabriques de Rhum et une fabrique de bière, ‘Hatuey : La Gran Cerveza de Cuba’ créée dans les années 1920.

Il est 9 heure passé lorsqu'on arrive à se libérer pour découvrir la deuxième ville de Cuba, la plus grande étant La Havane.

Entre temps, Luis Mariano a sorti son sidecar pour aller faire des courses.

Luis Mariano et son beau fils devant sa maison (ou nous résidons).


Dégâts causés par Sandy.


Nous prenons un bici pour nous rendre au parque Alameda face au port.


Parque Alameda

Tournant le dos au port, nous remontons une ruelle traversant le quartier fondé au début du 19ième siècle par les colons français d'Haïti baptisé El Tivoli. Quartier très calme et très délabré.



Vue sur la baie de Santiago de Cuba qui débouche sur la mer des Caraïbes.
On distingue également les montagnes de la Sierra Maestra.


L'ouragan Sandy a tout arraché, mais le lit a été épargné ...


Visite du "Museo de la Lucha Clandestina" contre Batista (musée de la lutte clandestine) installé dans un ancien commisariat de police.


Ancien commissariat de police aujourd'hui transformé en musée

Nous sommes étonnés que le musée soit ouvert, nous sommes le 2 juillet, jour férié à Cuba. A peine rentré, on nous informe que seul le rez-de-chaussée est ouvert, le premier a été endommagé par l’ouragan Sandy. Autant dire que la visite est plutôt rapide. Un large espace est consacré à Frank País leader de la résistance clandestine du M26-7 à Santiago de Cuba et au soulèvement organisé en Novembre 1956.


Santiago, le 30 novembre 1956
Frank País organise un soulèvement populaire pour détourner l’attention des troupes de Batista dans le but de faciliter le débarquement des 82 guérilleros du M26-7 à bord du Granma
Accompagné d’un groupe d’une vingtaine d’homme arborant le brassard du M26-7, ils boutent le feu à la caserne de la police nationale. Ils foncent ensuite en direction du siège de la police maritime, le mettent à sac et pillent les armes. Des combats de rue s’engagent, ils rencontrent une résistance importante, les combats se poursuivent toute la journée. Malheureusement, le bateau s’échouera sur la côte avec deux jours de retard …
 
Maquette du Granma, le yacht à bord duquel les 82 guérilleros du M26-7 débarquèrent.
(l
'original se trouvant à La Havane).

Le 25 novembre 1956, Fidel Castro exilé au Mexique après l’échec de la Monchada,  embarque à bord du yacht le Granma. 82 hommes, dont le Che, Raoul Castro et Camilo Cienfuegos en mer pour une traversée longue de 2.000 km. Ils débarquent sur la côte cubaine, à Las Coloradas dans la province d’Oriente (au sud-est de Cuba, à 250 km à l’ouest de Santiago de Cuba), le 2 décembre 1956.

Nous continuons notre promenade en déambulant dans le barrio el Tivoli, il n'y a pas foule ...



L'endroit est relax, on se perd dans les ruelles escarpées bordées de maisons en bois délabrées ... cool  pour se promener.



C'est probablement tout ce qui reste du gâteau de la veille ;-)

Le sidecar est omniprésent dans les rues de Cuba


Balcon Velazquez  qui offre également une très belle vue ... on vous demandera 1 CUC pour rentrer avec un appareil photo



Nous arrivons sur le parque Céspedes, le coeur de Santiago de Cuba.



On nous a raconté à quel point le feu d'artifice du 31 décembre fût grandiose, la place était noir de monde, c'était la fête sur et tout autour de la place. Les échoppes sont en voie d'être démontées ... c'est ici que nous aurions dû nous trouver pour fêter comme il se doit le passage à l'année nouvelle.


L'Ayuntamiento, l'hôtel de ville, construite dans les années 50 d'après des plans datant de 1783. C'est de ce balcon que Fidel Castro annonça le succès de la révolution, le 1er Janvier 1959.


Casa de Diego Velazquez, une maison de style arabo-andalou, la plus ancienne demeure de Cuba (1522). Vue depuis le toit de l'hôtel Casa Granda (1914).



Catedral de Nuestra Señora de la Asunción

Il fait chaud, on s'arrête au bar de l'Hôtel Granda pour consommer une boisson très connue à Cuba, à base de rhum, de sucre et de menthe ... on ne s'en lasse pas. Au passage au reste un bon moment à discuter avec une charmante dame parlant français qui nous explique avoir séjourner en Belgique dans le cadre de ses études. Aujourd'hui elle tient une petite échoppe à l'entrée de l'hôtel ou elle vend des livres, des cartes postales ...

On entend de la musique, on prenant sur caille Heredia ou se trouvent la Casa del Estudiante et la Casa de la Trova. C'est d'ici que s'échappent les notes de musique. Des couples dansent, principalement des locaux car le soir, le prix d'entrée grimpe ce qui, malheureusement, rend l'endroit inaccessible à la plupart d'entre eux.


Plus loin on fait la connaissance de Conrado Ferrer Pruna.
Il tient un magasin dans lequel règne un fouillis pas possible. Des livres, des cartes postales, des photos, des disques en vinyle, des articles de presse, des vieux magasines, des cadres, des vieilles radio, des drapeaux ... etc.


Conrado est très fier de nous montrer un ancien Paris-Match et tout particulièrement un reportage sur le magasin.

Nous sommes resté un long moment à discuter de tout et de rien. Il adore le cinéma, on improvise un quiz sur le cinéma français, italien et américain, il est incollable ;-)  Belle rencontre.

Chemin faisant nous rencontrons un autre homme qui nous aide à rejoindre ee musée du Ron, malheureusement il est fermé.
Nous débouchons sur la plaza de Doleres, un petit parque ombragé.


Cool, ici les gens sont relax et de temps en temps on se fait apostrophé par l'un ou l'autre intrigué par notre présence.

Nous parcourront les rues commerciales de la ville, la plupart des magasins sont fermés. Le deux janvier est férié.



On se pose un moment au parque Serrano, regarder les cubains disputer des parties d'échecs, de dames ... 


et aux dominos bien entendu.


... le tout au rythme de la salsa.

Nous rentrons chez nous, à la casa, Maricelle nous a préparé un super dîner, beaucoup trop comme d'habitude, mais oh combien délicieux.
Sur la terrasse, Luis Mariano assure le service et plus :-)

Nous terminons la soirée à la casa de la Trova, nous payons 5 CUC par personne pour entrer, le mojito est à 3 CUC.
Un couple de danseurs cubains assurent l'ambiance, les groupes de musiciens se succèdent tout au long de la soirée. Les deux danseurs invitent les étrangers majoritaires à cette heure (plusieurs groupes). En bas, des cubains profitent de la musique en dansant sur les trottoirs. Nous profitons de l'ambiance mais c'est un peu trop touristique à notre goût.